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REMEMBER STAN GETZ, un rendez-vous essentiel proposé par Sylvain Rifflet et son collectif à La Filature, Mulhouse

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{Rencontre} Saxophoniste vibrant au jeu ample et délicat, Stan Getz est l’un des géants américains du jazz. Le musicien Sylvain Rifflet lui rendra hommage le 21 juin 2021 à Mulhouse.

Il y a trente ans, le 6 juin 1991, il fait beau et chaud à Malibu, comme les trois quarts du temps en Californie. Le saxophoniste Stan Getz « The Sound », 64 ans, vient de s’éteindre, miné par le cancer après une vie émaillée d’excès. « Le son du silence » titra Le Monde, inspiré. C’est la fin d’une carrière somme toute étrange, émaillée de succès planétaires d’où émerge la Bossa Nova comme un étendard envahissant. Mais Stan Getz c’est aussi une couleur swing inimitable, un jeu inventif, empreint de délicatesse et d’élégance. 

Un fan absolu

Cet héritage est précieusement cultivé par des musiciens d’exception : Sylvain Rifflet, fan absolu, en fait partie. Et c’est à ce titre qu’il a proposé à La Philharmonie de Paris, en commémoration du trentenaire du décès de Stan Getz, de construire un projet-hommage, « Remember Stan Getz », avec la crème des musiciens de Jazz : une dizaine, dont Airelle Besson et Julien Loureau.

19 et 20 juin : avant-Première à La Filature, avant la Philharmonie de Paris

Saxophoniste, clarinettiste énergique et inspiré, compositeur, directeur musical et concertiste, Sylvain Rifflet est aussi un homme de rencontres inspirantes et de collaborations tous azimuts. Django d’or et titulaire d’une Victoire du jazz, c’est également un chercheur prolifique et un homme du collectif, au fil de nombreuses résidences. Pour szenik, il évoque son rapport à Getz avec chaleur et respect.

Sylvain Rifflet : « il y a quelque chose de l’évidence chez Getz »

Je construis ma musique en fonction de mes désirs et je ne me préoccupe pas d’une esthétique Jazz ou pas Jazz. Ce que j’admire et adore chez Getz, c’est tout simplement sa façon de jouer du saxophone. Cette manière qu’il a de chanter un permanence un son complètement dingue. Depuis les années 70, on l’a enfermé dans la Bossa, prétendument surannée. Il faut dépasser ça et le réécouter, jusques et y compris The Girl from Ipanema. Son jeu, celui de Jobim à la guitare, l’entrelac de la voix sont exceptionnels. Alors oui, un tube comme ça, c’est un peu comme manger du chou à la crème tous les jours : ça fait trop… mais le chou à la crème c’est bon !

S. Rifflet

La Bossa n’est pas un genre mineur…

Je l’ai profondément ressenti en réalisant ma sélection pour ce projet musical : la Bossa n’est en rien un genre mineur. Bien sûr The girl from Ipanema et quelques autres Bossa sont un peu sucrées. Mais d’autres que Stan Getz a jouées toute sa vie, comme O Grande Amor ou Chega de Saudade, sont les chefs d’œuvres absolus. Avec une écriture hallucinante, magnifiée par la patte inimitable de Joao Gilberto. Nombre de Bossa portent une puissante énergie, loin des clichés de musique pour apéritif sur la plage. Il faut par exemple réécouter l’album Jazz Samba, où le son de Getz est incroyable…

S. Rifflet

Informations pratiques

Article : Denis Longhi, propos recueilli le 7 juin 2021
Photo : Sylvain Gripoix

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